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Un espace de formation et d'information pour les auxiliaires de vie sociale Tunisien et les aidants des malades à domicile.

Union d'Auxiliaire de Vie Sociale

L’Alzheimer en Tunisie : Une maladie en expansion rapide

L’Alzheimer en Tunisie : Une maladie en expansion rapide

L’Alzheimer est une maladie qui menace aujourd’hui de devenir un problème de santé publique. La conférence tenue avant-hier au siège de l’ONFP a braqué pleins feux sur les signes intempestifs de la démence et les troubles qui y sont apparentés. Tunis - Le Quotidien Le démence est un affaiblissement acquis des capacités intellectuelles suffisant pour perturber les relations avec autrui et limiter l’autonomie». C’est la définition que le Pr. Riadh Gouider avance lors de l’intervention qu’il a donnée portant sur la maladie d’Alzheimer et sa symptômatie.

L’affection est ainsi définie comme étant l’une des plus fréquentes maladies de la décennie. Bien que méconnue des Tunisiens, la maladie gagne du terrain auprès de la population de plus de 60 ans. «10% de la population de 60 ans est atteinte de cette maladie qui menace de devenir un problème de santé publique», a précisé le conférencier, neurologue de son état à l’hôpital Razi. Sans pour autant alarmer les personnes concernées, le spécialiste a expliqué que la maladie est pour l’instant incurable car elle se présente sous des signes multiples et hétérogènes. Il a exposé ceux liés au caractère neuropsychologique. * Troubles apparentés Ce qui importe de préciser d’emblée c’est que la maladie d’Alzheimer est une dégénérescence des structures nerveuses et une altération des fonctions cognitives.

En fait, ce sont des peptides qui se déposent au niveau du cerveau et se suivent d’une dégénérescence neurotique qui est derrière le fait que le cerveau s’atrophie en cas d’atteinte par l’Alzheimer. «Le cerveau est lésé et se décline d’une façon progressive», a-t-il avancé. Le démence est au début légère puis modérée et finit par être sévère. Le patient est dans ce cas complètement dépendant de son entourage. L’affection s’accompagne de troubles plus ou moins importants, selon l’étape de son avancement.

Le Pr. Gouider cite ainsi des troubles, de la mémoire (amnésie), du langage (aphasie), de la capacité motrice (apraxie), de l’habilité à reconnaître les objets (agnosie). En plus de ces troubles, le Dr. Zghal en a cité d’autres au caractère psychiatrique. «Ces troubles mentaux qui ont une prévalence de 50% sont secondaires, c’est-à-dire qu’ils sont associés à d’autres troubles ou peuvent se suffire à eux-mêmes pour annoncer la maladie», a-t-il expliqué. * Troubles du comportement Parmi ces troubles, on cite ceux dépressifs caractérisés par une tristesse pathologique, ceux anxieux liés à une peur pathologique. Celle-ci s’exprime par le fait d’attendre que quelques chose de mal va se passer. L’angoisse peut être liée à la situation financière, physique. Les troubles du sommeil sont caractérisés par le fait que la personne a un rythme jour et nuit complètement chambardé. Elle dort le jour et se lève la nuit. Les troubles psychotiques concernent l’hallucination et les idées délirantes en dehors de la réalité. La personne atteinte d'Alzheimer peut ainsi délirer de vol, de pénétration de personnes dans la maison, de prédiction. Elle peut aussi délirer de jalousies (idée délirante concernant l’infidélité du conjoint). * Quelles solutions? Tout cela pour dire que cette affection est grave. Elle l’est d’autant plus qu’elle s’avère difficile à prendre en charge.

C’est l’idée avancée par le Pr. Gouider, qui trouve que les personnes atteintes d’Alzheimer devraient être prises en charge dans le cadre de centres adaptés. «On ne peut traiter l’affection en amateur», a-t-il signalé. Et notre interlocuteur d’ajouter : «Il ne faut pas non plus désespérer car beaucoup de recherches sont entreprises en vue de créer un vaccin. Celui-ci a donné un résultat positif sur des rats de laboratoire».

Le message du Dr. Zghal a, lui aussi, été porteur d’espoirs puisqu’il a rappelé que la gériatrie est une compétence nouvelle en Tunisie qui augmentera le nombre de médecins spécialistes des sujets âgés. Le psychiatre fera partie aussi du réseau des médecins des personnes âgées. Car pour ce qui est d’Alzheimer, c’est le poids physique de la maladie qui pèse lourd aussi bien sur la personne malade que sur son entourage. Cela nous l’avons observé lors d’un film documentaire projeté lors de cette conférence où des familles tunisiennes dont les parents sont atteints d’Alzheimer ont témoigné de la souffrance qui accompagne l’affection.

D’autres spécialistes opérant dans des réseaux associatifs venant du Liban et de la France ont donné une idée sur le rôle important des associations dans la prise en charges des personnes atteintes d’Alzheimer. Le problème ainsi exposé devrait mettre la puce à l’oreille de nos spécialistes qui doivent redoubler d’efforts en matière de recherche et de prise en charge dans le cadre de structures adaptées.

Mona BEN GAMRA ________________________ Les effets de la maladie La maladie d’Alzheimer évolue en trois étapes : la phase initiale dure de 2 à 4 ans, la phase intermédiaire, de 2 à 10 ans, et la phase avancée de 1 à 3 ans. Juste avant de mourir, les patients sont muets, confinés au lit et épuisés; des soins palliatifs peuvent être nécessaires. Des études récentes ont indiqué que la durée médiane de survie après l’apparition de la démence est beaucoup plus courte que ce que l’on croyait précédemment (3,1 ans plutôt que 5 à 9 ans). Bien que l’espérance de vie des victimes de la «MA» atteingne 20 ans, la mort survient en moyenne 8 à 10 ans après l’apparition des premiers symptômes de perte de mémoire. Les patients ne meurent pas habituellement de la «MA» elle-même, mais plutôt d’infections secondaires (par ex. pneumonie) qui envahissent les organes défaillants. ________________________ L’Alzheimer en chiffres •

On estime qu’actuellement dans le monde, 37 millions de personnes sont atteintes de démence, la maladie d’Alzheimer étant à l’origine de la majorité de ces cas. • Environ 5% des hommes et 6% des femmes de plus de 60 ans en souffrent. Avec le vieillissement des populations, ces chiffres devraient, selon les projections, augmenter rapidement au cours des 20 prochaines années.

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Source: LeQuotidien: lequotidien-tn.com

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